« Sauvage ? » à la Maison du Livre à Bécherel

Lundi 26 février 2024

La Maison du Livre à Bécherel nous invite à vivre un printemps sauvage. Laissez-vous, laissons-nous ensauvager !

De nouvelles expositions sont proposées autour de la thématique « Sauvage ? », illustrations de Delphine Jacquot, masques et autres sauvageries.

Trois propositions « sauvages » qui se complètent :

Les illustrations de Delphine Jacquot issues de l’album documentaire « Sauvage ? » sur des textes d’Alexandre Galand
Du 13 février au 14 juin 2024


La notion de sauvage y est abordée à travers différents points de vue : historique, culturel, anthropologique et ouvre aussi à une réflexion écologique, philosophique. Cet album s’adresse à tous, et aux jeunes lecteurs à partir de 10 ans. L’exposition est tout public, car les illustrations peuvent être vues indépendamment des textes. La scénographie de l’exposition permet de découvrir les illustrations originales de l’album. Celles-ci, pleines de détails, s’appuient sur une recherche documentaire que dévoilent des documents prêtées par l’auteure.

On peut également suivre la fabrication de l’objet livre à partir d’une proposition de maquette présentée à l’éditeur, puis dans les dessins préparatoires en noir et blanc, à comparer avec les illustrations en couleurs exposées (il est possible de s’amuser à rechercher le jeu des différences !). Un des plaisirs de cette exposition est le mélange du savoir et du jeu. Tout ce qui est dessiné est historique et documenté.

Mais Delphine Jacquot, dans des grandes illustrations qui rythment l’exposition comme elles rythment le livre, s’amuse à composer des tableaux qui fourmillent de détails, où l’on peut se perdre, où la hiérarchie des plans se mêle, où le savoir se brouille. Les conquistadors se font voler la vedette par la parade sauvage des lianes et la végétation exubérante aux couleurs chamarrées, les alpinistes à l’assaut des montagnes inviolées nous semblent minuscules par rapport à l’aigle qui les ignore superbement. Comme si dans ces images-compilations l’Histoire pouvait être réécrite… « What if ?… ». Et si ?… lesdits sauvages n’étaient plus en servitude, objets de nos taxinomies, épinglés par notre regard occidental ?

  • A propos de « sauvage ? »

Le mot « sauvage », du latin silvaticus (qui est relatif à la forêt, au bois), sert depuis des siècles à désigner quantité de lieux en marge de la « civilisation », soi-disant peuplés par des êtres parfois eux-mêmes qualifiés de « sauvages », êtres légendaires ou bien réels. L’Occident a longtemps eu besoin de ces figures comme repoussoirs, pour se construire et se définir en opposition à ce qui serait chaotique, dangereux, imprévisible, incontrôlable. Pourtant, le sauvage n’existe pas en soi. Il est toujours lié à un regard.
L’album est publié aux éditions du Seuil.

  • A propos de Delphine Jacquot

Après une formation de dessinateur-maquettiste et un diplôme en Communication aux Beaux-Arts de Rennes, Delphine Jacquot a suivi des cours d’illustration aux Beaux-Arts de Bruxelles. Depuis elle a illustré plusieurs albums pour la jeunesse aux éditions Thierry Magnier et Didier Jeunesse. Elle a remporté le Grand prix de l’illustration 2014 pour son album Les aventures improbables de Peter et Herman (Les fourmis rouges, 2013). Elle vit près de Paris.

Des masques originaux créés par Anne-Claire Macé, artiste de Tinténiac
Du 13 février au 14 juin 2024

En écho à un des chapitres de "Sauvage ?" consacré aux mascarades et aux fêtes de carnavals, la scénographie permet de mêler ces deux propositions plastiques, les peintures de Delphine Jacquot et les sculptures d’Anne-Claire Macé. Point commun aux deux expos, on peut découvrir un peu du travail caché des artistes à travers les dessins et peintures qui vont aboutir aux masques en volume. Peut-être peut-on lire ce travail de recherche peut être lu comme un tâtonnement « sauvage » avant d’aboutir à une forme plus ordonnée ? Mais les masques restent hirsutes et sauvages de par leurs matériaux non équarris, de rebut, de récupération. Une des grandes joies pour les scolaires qui découvriront cette exposition sera la reconnaissance de matériaux du quotidien (écorces, cartons, raphia…) détournés et métamorphosés. Bricolage et pensée sauvage. Magiciens et magiciennes de la terre. Goût du jeu.

L’artiste a aussi imaginé des masques dont pourront se parer les collégiens et lycéens lors des médiations assurées par Rozenn Le Ruyet. L’occasion de se prendre en photos avec un visage autre. D’être libre d’avoir plusieurs visages ? De se métamorphoser par l’imaginaire.

L’un de ces masques a été confectionné à partir de masques bleus utilisés pendant la pandémie de Covid. Une belle façon de jouer avec ce mauvais souvenir ! L’art et la créativité pour se sentir bien.

« L’aventure sauvage », une exposition littéraire consacrée aux romans populaires à travers le prisme de l’aventure
De fin mars au 1er septembre

Romans populaires que l’on aperçoit déjà un peu dans la documentation collectée par Delphine Jacquot : Mowgli et fascicules consacrés au Western.

Contact : Sylvain Guibert, professeur relais

Voir en ligne : le site de l’expo à la Maison du livre