Au concert avec l’Orchestre national de Bretagne

Lundi 6 novembre 2023

Plus de 300 élèves, collégiens et lycéens, se sont retrouvés pour un concert scolaire, ce jeudi 19 octobre 2023. Le chef d’orchestre, Benjamin Levy leur a présenté l’œuvre de Beethoven au programme avant de répondre à leurs questions. Un moment inoubliable !

Cela se passe à l’Opéra de Rennes. L’orchestre s’accorde, la salle est comble… ça va commencer ! Benjamin Levy, le chef d’orchestre entre en scène sous un tonnerre d’applaudissements. « Je suis très heureux de vous voir ici, dit-il dans la ville d’où je viens, il y a peu d’écoles ». Le chef se renseigne un petit peu : « Pour qui est-ce la première fois ? ». Quelques mains se lèvent, mais la majorité des jeunes spectateurs a déjà assisté à un concert grâce au dispositif « concerts scolaires » proposé par l’Orchestre national de Bretagne.

Une magnifique société

Le chef commence par expliquer son métier. Il décrit l’orchestre comme « une magnifique société, où chacun a besoin de l’excellence de l’autre ». Les petits devant, les grands derrière ! En commençant par les timbales, les trompettes et les cors, le basson (qui déclenche un brouhaha admiratif devant sa taille impressionnante), il présente chacun des instruments, jusqu’aux violons et altos.

Premiers pas vers l’Humanité

Vient ensuite la présentation du concert du jour « Les créatures de Prométhée ». Beethoven avait 30 ans quand il a composé cette pièce pour ballet d’action. L’argument : Prométhée vole le feu aux dieux pour animer deux créatures, qui avant de devenir humaines, vont s’initier aux Arts. « Car seuls des gens initiés peuvent créer l’Humanité ! »

Mouvement par mouvement, il invite l’orchestre à jouer quelques mesures, tout en décrivant l’action. L’orage, la course, les premiers pas des créatures (là, il mime un bébé pataud et vacillant), la rencontre avec la muse de la tragédie, au son du hautbois qui leur révèle qu’elles sont mortelles. Après la rencontre avec Bacchus, le duo d’amour permet de présenter le cor de basset, un instrument rarement utilisé, puis vient l’initiation à l’art noble du combat et enfin le finale, où les créatures remercient Prométhée d’avoir donné le jour à l’Humanité. Chacun étant bien préparé à comprendre le concert, le chef dirige l’orchestre en reprenant quelques mimes pour rappeler ses explications. Les élèves peuvent ainsi reconnaitre le pas vacillant du bébé !

Un dialogue en bord de scène

Les classes qui le souhaitaient ont pu poursuivre ce concert par une rencontre avec Benjamin Levy, assis et souriant au bord de la scène. Il commence par s’enquérir de leurs impressions : « Vous avez aimé ? Ce n’était pas trop long ? Vous êtes en quelle classe ? » Les premières questions fusent. « Quand avez-vous commencé à répéter ? Quelles études avez-vous faites ? Depuis combien de temps êtes-vous chef d’orchestre ? » Le chef répond à chacune des questions, patiemment et précisément. « Non, ça ne fait pas mal de diriger, ce sont des mouvements naturels. Et oui, je suis stressé, comme un sportif avant une compétition ! Mais ça s’apprend avec le temps et l’expérience » Son parcours est intéressant : il a commencé la musique vers l’âge de 10 ans, par le violon. Personne n’était musicien dans sa famille, et quand il a décidé d’en faire son métier, son père était très inquiet. Et voilà maintenant dix-neuf ans qu’il est chef d’orchestre, qu’il donne environ 60 concerts par an. À une question sur le salaire des musiciens, il indique une fourchette, mais précise qu’ils sont payés « grâce aux impôts que payent vos parents, c’est un service public, important et beau ! »

Les élèves repartent ravis de leur après-midi à l’Opéra, et sans doute que dans leur tête, le souvenir d’un bébé vacillant leur rappellera les premiers pas de l’Humanité.

Voir en ligne : les ressources pédagogiques d’Hugo Crognier