L’idée est de créer des capsules podcastables, en s’appuyant sur des ressources du musée de la Résistance. Ces podcasts, une fois produits, seront utilisables en classe par d’autres élèves.
Tous les élèves concernés sont d’ores et déjà venus visiter le musée en novembre-décembre. Ils y ont parcouru l’exposition permanente, puis ont bénéficié de la présentation d’objets de la Seconde Guerre mondiale conservés au musée, qui seront les sujets de certaines capsules audio.
- Annaïs Laudren, animatrice-coordinatrice, présente aux élèves de l’école de St-Nicolas-du-Pelem un émetteur récepteur radio fabriqué en 1944 et utilisé par la Résistance
Ces objets ont captivé les élèves et provoqué des réactions spontanées, très différentes de celles des adultes et pleines de bon sens. Ainsi, l’étude d’un diplôme d’ancien résistant a suscité ce commentaire : « Ils ont un diplôme mais ils n’ont pas passé d’examen ! » Ce même diplôme, décerné à une femme mais rédigé au masculin (car après-guerre les femmes résistantes ont souvent été « oubliées » dans les récompenses et distinctions), a reçu ce commentaire : « Il y a une faute dans le diplôme, il manque un « e » à « combattant ».
- Les élèves de l’école de St-Nicolas-du-Pelem découvrent un magnifique foulard de soie sur lequel figure une carte de France
Les élèves poursuivent en ce moment le travail d’écriture dans leurs établissements respectifs, avec leurs enseignants et également Mme Kasza, qui vient régulièrement leur faire travailler la maîtrise de l’oral et l’écriture de leurs textes.
Un projet pluridisciplinaires qui vise de nombreuses compétences
Cette résidence poursuit plusieurs objectifs : apprendre à raconter une histoire par l’audio, travailler l’écriture spécifique pour la radio avec dialogues, parties narratives en collaboration avec les enseignants ; travailler les compétences numériques ; produire un enregistrement audio polyphonique de qualité (décors sonores, bruitages, chants) avec l’aide d’un technicien du son, tout en développant la capacité d’écoute et d’attention de l’élève. Les disciplines impliquées dans ce projet sont l’histoire, l’enseignement moral et civique, le français et la documentation pour le collège.
« Ce projet a permis de renouveler les ateliers pédagogiques du musée » selon Annaïs Laudren, animatrice-coordinatrice du Pôle de l’Etang-Neuf qui abrite le musée. Le bénévole Alain Quillévéré, responsable du classement et de la conservation des objets déposés au centre de ressource du musée, ajoute : « Ce projet a réussi à intéresser les enfants. Leurs questions étaient pertinentes. Partir du particulier pour aller vers le général est une bonne porte d’entrée ».
L’Histoire sort des livres et descend dans la rue
C’est aussi l’avis de Béatrice Daniel, enseignante de l’école de Plouguernével, qui va organiser pour sa classe un « Rallye mémoire » dans les rues de la commune, sur les traces des résistants de celle-ci ou des environs ayant laissé leurs noms à des rues, des places… De quoi faire comprendre aux enfants que l’histoire qu’ils apprennent en classe ou au musée a tout d’abord été vécue par des gens sur le territoire où ils vivent aujourd’hui.
Gaëlle Demanet, professeure-relais au musée de la Résistance en Argoat et professeure d’histoire-géographie au collège Jean-Racine de St-Brieuc
Plusieurs partenaires collaborent à ce projet : les enseignantes et enseignants des classes citées et le musée de la Résistance bien sûr, mais aussi l’artiste Guylaine Kasza, de la Compagnie Carnets de Voyages ; l’IEN de la circonscription de Guingamp-Sud, M. Christophe Le Roho, la Communauté de Commune du Kreiz-Breizh, l’ingénieur du son Bruno Blanchard, la DAAC et la DRAC Bretagne.